Métiers de la gérontologie : nouveaux champs, nouvelles perspectives, de la Fondation nationale de gérontologie (8)

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Date de rédaction :
01 octobre 2012

Le sociologue Bernard Ennuyer, ancien directeur d’un service associatif d’aide à domicile et enseignant-chercheur à l’Université Paris-Descartes, est du même avis : selon lui : « le plan de cohésion sociale, dit plan Borloo, dont l’un des objectifs en 2005 était le développement de l’emploi et la professionnalisation des services à domicile, a abouti exactement à son contraire. En effet, malgré les discours, convenus et réitérés, sur la professionnalisation et l’amélioration des conditions de travail des aides à domicile, la loi aveugle du marché comme seul mode de régulation détruit à grands pas la solidarité construite au fil des ans par le monde associatif auprès de nos concitoyens les plus fragiles ». Le sociologue rappelle l’entrée tardive de l’aide à domicile dans la loi de 2002, alors que les premiers services d’ « aide-ménagère » datent de 1955. « Aujourd’hui encore, l’aide à domicile peine à être considérée comme un vrai métier ». Pour Bernard Ennuyer, « en fait, la vraie question posée est très simple. C’est celle de la reconnaissance de la plus-value (cohésion sociale) apportée par les services d’aide à domicile, et du prix à payer pour une vraie prestation d’aide aux populations fragiles et non pas pour une création d’emplois bon marché susceptibles de faire baisser le chômage des femmes non qualifiées ».

Ennuyer B. Les services de maintien à domicile et le métier d’aide à domicile : quel bilan après la loi Borloo de 2005 ? Gérontologie et société 2012 ; 142 : 143-156. Septembre 2012.