Métiers de la gérontologie : nouveaux champs, nouvelles perspectives, de la Fondation nationale de gérontologie (7)

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Date de rédaction :
01 octobre 2012

Pour Florence Jany-Catrice, professeur à l’Université Lille-1 et chercheur au centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé-CNRS UMR 8019), l’expansion des services à la personne et les modalités de son organisation macrosociale sont l’une des expressions d’une profonde transformation de l’État social, qui devient prestataire de services, qui se mobilise pour le workfirst (l’emploi d’abord, indépendamment de la qualité des emplois promus), et qui emprunte, de façon fonctionnaliste, ses instruments à ceux en usage dans les entreprises privées. « En regroupant dans un même ensemble des activités relevant de l’action sociale (aide à domicile auprès de personnes fragiles, en particulier dépendantes) et des services domestiques (employés de maison, nettoyage), le flou a été entretenu sur le périmètre des services à la personne, sur ses dynamiques sociales et sur son évaluation. Or, pour les unes (les employées de maison, le ménage), les activités relèvent directement de la domesticité, et leur dynamique contemporaine repose sur les inégalités économiques qu’entretiennent depuis les années 1990 divers dispositifs fiscaux, notamment par l’entremise du chèque emploi-service universel. Les autres (l’aide à domicile pour les publics fragiles) sont le fruit d’une tradition d’action sociale, fondées sur la réponse à des besoins sociaux, non fournis par d’autres canaux, par le marché à lucrativité limitée et très encadré par des régulations sociales, ou par les centres communaux d’action sociale ».

Jany-Catrice F. Evolution et dégradation de l’emploi et du travail social depuis 2000. Le cas des services à la personne. Gérontologie et société 2012 ; 142 : 181-193. Septembre 2012.