Métiers de la gérontologie : nouveaux champs, nouvelles perspectives, de la Fondation nationale de gérontologie (4)

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Date de rédaction :
01 octobre 2012

Pour le sociologue Bernard Ennuyer, « les technocrates qui ont présidé au plan Alzheimer, redécouvrant l’empilement des structures d’aide et de soins et le désarroi des familles devant ce mille-feuilles quand elles ont besoin d’aide pour leurs parents en difficulté, ont jugé bon d’ajouter à cet imbroglio de nouvelles structures dont les maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer (MAIA) ainsi que des coordonnateurs de soins appelés gestionnaires de cas ». Le sociologue fustige la notion de « gestionnaire de cas complexe », qui « sous-entend que la complexité est due à la trajectoire de la personne à accompagner, à la multiplicité de ses pathologies souvent articulées à des difficultés sociales (isolement, habitat difficile, ressources faibles…). Mais la complexité de ces situations est aussi largement due au manque de simplicité du système français d’aide et de soins, incapable de répondre aux aspirations premières des personnes qui sont la simplicité, la rapidité de la décision et la cohérence des aides, comme le rappelait la Cour des comptes en 2005. Ceci confronte d’ailleurs le coordonnateur des situations complexes à une mission souvent impossible : il lutte désespérément pour faire simple et expliquer aux personnes à accompagner et à leur famille un système d’aide et de soins qui se complique chaque jour davantage ».  Il suggère de développer la polyvalence au lieu de spécialiser les situations compliquées, et en appelle à une « politique publique cohérente en direction des personnes en situation de handicap quel que soit leur âge, en respectant le plus possible leur choix de vie », qui est le plus souvent de rester à leur domicile.

Ennuyer B. Un regard critique sur les « gestionnaires de cas », dernière « mode » de la coordination imposée par le plan Alzheimer. Gérontologie et société 2012 ; 142 : 205-213.