Métaphores : le registre guerrier
Société inclusive
Daniel George, professeur assistant en humanités médicales à l’Université d’État de Pennsylvanie (Etats-Unis), et ses collègues, écrivent : « au lieu d’utiliser des métaphores guerrières en référence à la maladie d’Alzheimer, on devrait les remplacer par des messages de résilience contre une situation complexe, liée à l’âge et qui ne pourra pas totalement être vaincue » : « la valeur de ces métaphores apparaît plus clairement pour des maladies infectieuses causées par des pathogènes uniques », comme la polio ou la malaria. « Cela devient problématique lorsque l’on parle de syndromes divers, associés à l’âge, comme la maladie d’Alzheimer qui peut ne jamais être totalement guérie. Utilisées imprudemment, les métaphores guerrières peuvent leurrer notre sentiment sur ce qui est thérapeutiquement possible, et donner de faux espoirs aux personnes et aux aidants en souffrance. » Daniel George propose d’employer au contraire les mots « retarder », « repousser », plutôt que « prévenir » ou « guérir », et de mettre en avant la « résilience » [aptitude à rebondir] aux processus de vieillissement cérébral. « Il y a des façons de construire du sens à propos de la perte de mémoire, en montrant davantage de compassion et de solidarité envers les personnes en situation de fragilité cognitive, plutôt que de les voir comme des victimes passives dans notre guerre biologique contre la maladie. »
www.sciencedaily.com/releases/2016/11/161102130855.htm, 2 novembre 2016.
George DR et al. Asking More of Our Metaphors: Narrative Strategies to End the “War on Alzheimer’s” and Humanize Cognitive Aging. Am J Bioethics 2016; 10: 22-24. 21 septembre 2016. www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/15265161.2016.1214307.