Métabolisme du cholestérol : un gène protecteur ?

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Date de rédaction :
12 juillet 2014

Après avoir analysé huit cents cerveaux de Québécois, tous descendants des fondateurs venus d’Europe depuis trois cents ans, l’équipe du Dr Judes Poirier, de l’Institut Douglas de Montréal, a constaté que la présence du gène de l’enzyme HMG CoA réductase réduit les risques de survenue de la maladie d’Alzheimer de 30% chez les hommes et de 50% chez les femmes. « C’est un gène qu’on connaît déjà très bien dans les maladies cardiovasculaires. Il sert principalement à fabriquer le cholestérol et c’est une variante naturelle qui existe déjà chez environ 25% des Québécois », note le Dr Poirier. La présence de ce gène permettrait de reporter de quatre à cinq ans le développement de la maladie. « On arriverait à éliminer la moitié des cas mondiaux si on avait des médicaments qui permettaient de repousser de quatre à cinq ans la maladie », explique-t-il. Les statines, des médicaments hypocholestérolémiants, sont justement des inhibiteurs chimiques de l’enzyme HMG CoA réductase. Certaines statines anciennes pourraient-elles être utiles en prévention de la maladie d’Alzheimer ? La preuve n’est pas établie. À titre curatif, les statines ne montrent aucun effet sur la fonction cognitive, le comportement ou l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne, montre une revue systématique de la littérature menée par le département de médecine gériatrique des services de santé de Belfast (Royaume-Uni).

Le Devoir, 15 juillet 2014. Poirier J et al. Apolipoprotein E and lipid homeostasis in the etiology and treatment of sporadic Alzheimer’s disease. Neurobiol Aging 2014; 35S2 : S3-S10. Septembre 2014. www.neurobiologyofaging.org/article/S0197-4580(14)00353-4/pdf (texte intégral).