Mémoire, théâtre et émotions

Société inclusive

Date de rédaction :
25 septembre 2014

« La mémoire individuelle rend possible l’apprentissage et donc l’expérience. Elle permet la construction et le maintien de l’identité d’un individu. Elle est en lien avec l’identité humaine et la notion de dignité », affirme l’Observatoire B2V des mémoires, quia organisé du 15 au 20 septembre 2014 la Semaine de la mémoire à Caen et en Basse-Normandie. Le président du comité scientifique est le Pr Francis Eustache, neuropsychologue et directeur de l’unité INSERM U1077 à l’Université de Caen-Basse-Normandie. Parmi les activités au programme, la musique, la danse et le théâtre, avec des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Un reportage de France3-Basse Normandie présente Elsa, qui s’est remise au piano et à la peinture, attaque le théâtre à l’âge de quatre-vingt-sept ans, avec une neuropsychologue et un metteur en scène professionnel (Shuli Cohen). « Nous ne sommes pas nés vieux, et nos cheveux n’ont pas toujours été blancs », déclame-t-elle sur scène. « Et nous n’avons pas toujours eu mal au dos, et nous n’avons pas toujours chaque matin avalé des comprimés de toutes les couleurs. » Le Professeur Anne-Marie Ergis, responsable de l’équipe de neuropsychologie du vieillissement (EA4468) à l’Université Paris-Descartes, explique : « nous avons travaillé avec chaque personne, individuellement, pour les aider à faire émerger des souvenirs anciens, qui se sont enrichis au fil des répétitions et des spectacles, parce que les émotions engendrées par le fait de jouer sur scène devant un public peut aussi réveiller d’autres souvenirs. Des patients qui étaient déprimés ne le sont plus. Les conjoints et la famille disent que la vie à la maison a changé, qu’ils sont devenus plus joyeux, plus ouverts, qu’ils parlent plus ». Elsa conclut : « on a plus envie de vivre, d’agir. C’est ça ! ».