Mémoire olfactive
Recherche
« Bien que les troubles olfactifs ne soient pas au premier plan de la description clinique de la maladie d’Alzheimer, ils sont fréquents et souvent oubliés tant dans la pratique clinique que par les patients largement anosognosiques de leurs troubles », écrivent Marine Naudin et ses collègues de l’équipe « troubles affectifs » (INSERM U930) à l’Université François-Rabelais de Tours (Indre-et-Loire). Les auteurs proposent une revue de la littérature des trente dernières années, mettant en évidence une atteinte olfactive précoce dans la maladie d’Alzheimer qui se généralise sur l’ensemble du spectre olfactif au fur et à mesure de l’aggravation de la maladie. « Cette atteinte particulière du système olfactif dans la maladie d’Alzheimer, ainsi que son lien avec les structures limbiques, ajouté au fort pouvoir émotionnel de la mémoire olfactive, constituent- des arguments en faveur de l’intérêt clinique de l’étude des troubles olfactifs dans cette maladie », écrivent-ils. Les principaux paramètres olfactifs sont le seuil de détection (au niveau des structures périphériques du cerveau), l’identification, la discrimination et la mémoire de reconnaissance (au niveau central). Globalement, les atteintes olfactives dans la maladie d’Alzheimer restent peu spécifiques (85% à 90% des personnes malades en sont atteintes), mais ces troubles se manifestent aussi au cours du vieillissement, pathologique ou non.
Naudin M et al. Maladie d’Alzheimer et olfaction. Gériatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2013 :11(3) : 287-293. Septembre 2013. www.jle.com/fr/revues/medecine/gpn/e-docs/00/04/8B/96/resume.phtml.