Même en l’absence d’avancées, on doit faire mieux !

Recherche

Date de rédaction :
16 septembre 2011

« Il aura fallu trente années pour que naisse et meure la théorie cholinergique. Que l’on privilégie la cascade amyloïde ou les anomalies de phosphorylation de la protéine tau, on n’est guère rendu actuellement qu’à la deuxième dizaine d’années de recherche sur ces concepts physiopathologiques, sans avoir encore recueilli le moindre signal encourageant pour la thérapeutique. Il faut donc à la fois persévérer en évitant les erreurs grossières et les simplifications abusives, et chercher ailleurs, mais où ? », écrit Joël Ménard, président du comité scientifique de la fondation Plan Alzheimer, dans l’éditorial de la monographie Maladies d’Alzheimer de la Revue du praticien de septembre (le troisième numéro en vingt ans). « Même en l’absence d’avancées, on doit faire mieux ! » proclame-t-il. « C’est d’une forme de rigueur intellectuelle que viendra la capacité de notre société à faire face aux souffrances causées par cette maladie aux personnes malades et à leurs familles, étroitement associée à de l’altruisme. Il faut tout faire mieux, et c’est atteignable, même en l’absence de saut qualitatif des connaissances. En miroir, il faut surtout essayer de ne pas faire n’importe quoi, et ce risque existe. On imagine que les soins et l’accompagnement s’amélioreront et ne seront pas conçus pour le bénéfice de ceux qui les dispensent, que les recherches seront ciblées et ne seront pas la simple alimentation de la curiosité intellectuelle de ceux qui les réalisent, et que les organisations seront construites pour garantir un juste équilibre entre les générations, les disponibilités financières, et les lieux de vie. A la perte de l’individualité des personnes malades, la première réponse appropriée est l’atténuation des individualismes : c’est pour cette raison qu’un plan de santé publique rapproche en permanence la recherche, le soin, l’accompagnement et l’éthique ».

Ménard J. Maladies d’Alzheimer. Même en l’absence d’avancées, on doit faire mieux ! Rev Prat 2011 ; 61 : 912-913. Septembre 2011.