Médicaments spécifiques : réévaluation anticipée du rapport bénéfice-risque (2)

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Date de rédaction :
01 mars 2011

La HAS a décidé d’accélérer la réévaluation des quatre médicaments spécifiques : Aricept (donépézil), Reminyl (galantamine), Exelon (rivastigmine), les trois anticholinestérasiques indiqués aux stades légers et modérés de la maladie, et Ebixa (mémantine), anti-glutamate, seul indiqué aux stades sévères de la maladie d’Alzheimer. En principe, la réévaluation a lieu tous les cinq ans. La précédente évaluation des médicaments de la maladie d’Alzheimer ayant eu lieu en 2007, rien ne s’imposait avant 2012. « Mais nous avons jugé nécessaire de nous prononcer dès cette année », indique le Professeur Gilles Bouvenot, président de la commission de la transparence de la HAS. « Mi-janvier, nous avons écrit aux laboratoires qui commercialisent ces produits. Ils ont trois mois pour communiquer leurs observations ». L’avis de la Commission de la transparence est attendu pour juin 2011. En 2007, la HAS avait estimé que le service médical rendu (SMR) des produits était « important ». Le Professeur Gilles Bouvenot explique : « il faut bien comprendre que le SMR dépend autant des performances du médicament que de la gravité de la maladie traitée et des alternatives thérapeutiques. Si nous avons donné un SMR important, c’est parce que ces produits, à l’efficacité certes faible, étaient la seule option thérapeutique face à cette pathologie grave. Si la HAS estime en juin prochain que le service médical rendu de ces médicaments est désormais « insuffisant », elle devrait recommander leur déremboursement au ministre, écrit Pierre Bienvault. « Une recommandation en forme de casse-tête pour Xavier Bertrand : après le Mediator, il risquerait d’avoir du mal à expliquer pourquoi des médicaments peu efficaces et non dénués de risque continuent à être pris en charge. Mais, alors que la maladie d’Alzheimer est toujours affichée comme une priorité présidentielle, il serait tout aussi mal à l’aise pour annoncer aux patients et à leurs proches qu’ils devront à l’avenir payer le traitement de leur poche ».

www.la-croix.fr, Mediscoop, 2 mars 2011. www.notretemps.com, 3 mars 2011. www.agevillagepro.com, 7 mars 2011.