Médicaments spécifiques : quel coût pour quelle efficacité ? (3)
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Le Dr Bruno Toussaint, directeur de la revue médicale Prescrire, enchérit : « nous sommes ici très au-delà des limites acceptables. Ces médicaments ne sont pas des placebos. Ce sont des médicaments qui tuent. Certes ils ne tuent pas toujours et pas tout de suite mais ce sont des médicaments qui tuent comme le montrent les quelques études qui ont comparé les conséquences, au-delà de six ou neuf mois, de la prise de ces médicaments à celle d’un placebo. La maladie d’Alzheimer est souvent un drame et nous ne savons ni guérir ni prendre en charge d’un point de vue médicamenteux. Le placebo peut être très utile. Mais un vrai placebo, qui n’a pas d’effets indésirables ». Pour le Dr Jean-Yves Nau, de www.slate.fr, « comme dans le cas de l’affaire du Mediator, ces déclarations s’inscrivent dans le contexte plus général des alertes récurrentes lancées par la revue Prescrire concernant l’efficacité, puis l’innocuité de ces médicaments. Alertes qui ont commencé à être lancées dès 2003. Pour l’heure, tous les éléments sont là qui, après le Mediator, font des médicaments «anti-Alzheimer» une nouvelle crise sanitaire, un nouveau scandale, en gestation; et ce au moment même où Xavier Bertrand, à nouveau ministre de la Santé, ne cesse de faire publiquement savoir qu’il entend obtenir, au plus vite, une profonde réforme du système national de sécurité sanitaire des médicaments ».
www.francesoir.fr, 7 février 2011.www.slate.fr, 17 février 2011. www.franceculture.com/emission-science-publique-comment-les-medecins-prescrivent-ils-les-medicaments-2011-01-28.html, 28 janvier 2011.