Médicaments spécifiques Alzheimer
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La direction régionale du service médical de l’Assurance maladie de Provence-Alpes-Côte d’Azur a mené une étude descriptive rétrospective sur près de dix-huit mille personnes ayant reçu au moins un médicament spécifique de la maladie d’Alzheimer. 87% étaient déclarés en affection de longue durée pour au moins une des trente maladies ; 56.3% des patients étaient en ALD 15 (maladie d’Alzheimer et autres démences), 3.5% en ALD 16 (maladie de Parkinson) et 4% en ALD 23 (affections psychiatriques). 77% des prescriptions émanaient d’un médecin généraliste, 11% d’un neurologue, 3% d’un psychiatre ou d’un neuropsychiatre, 2% de médecins d’autres spécialités (dont la gériatrie). 79% des personnes étaient traitées en monothérapie. 16% recevaient une bithérapie associant un anticholinestérasique (donépézil, rivastigmine, galantamine), cette association n’étant pas recommandée. Le risque iatrogénique était présent dans le cas de co-prescription prolongée d’anxiolytiques (23% des personnes de l’étude). 64.9% des patients ont eu des actes infirmiers, 49.5% des actes de kinésithérapie, 45.3%un transport sanitaire, 39.1% du matériel d’aide à domicile et 12.5% des actes d’orthophonie. Un tiers des personnes malades a été hospitalisé au moins une fois dans l’année, une proportion comparable à celle observée dans l’étude Real.fr. La décision d’hospitalisation n’est pas exceptionnelle, mais coûteuse pour l’assurance maladie. Pour la Haute autorité de santé, l’hospitalisation devrait s’organiser en première intention en unité Alzheimer pluridisciplinaire ou en unité de cour séjour gériatrique ou de psychiatrie du sujet âgé, afin d’éviter le passage par les urgences. Les séjours répétés ou prolongés sont peu nombreux. En termes de coût, les hospitalisations représentent 26% du montant total remboursé, qui s’élève à 8 242 , et les soins infirmiers 35%. Par comparaison, en 2004, le montant moyen remboursé pour l’ALD 15 était de 8 453 pour la France entière, les soins infirmiers représentant 13% du total. Le service médical de l’assurance maladie souligne la difficulté de traiter et de suivre la maladie d’Alzheimer au regard des recommandations professionnelles de la Haute autorité de santé. Le médecin traitant et l’infirmière sont au centre de la prise en charge à domicile, mais ils sont insuffisamment formés et coordonnés. L’assurance maladie attend les effets de deux mesures du plan Alzheimer 2008-2012 : la lutte contre le risque iatrogène des psychotropes (mesure 15) et la coordination.
La Revue de Gériatrie. Allaria-Lapierre V et al. Patients traités par médicaments spécifiques de la maladie d’Alzheimer : une analyse descriptive à partir des bases de données de l’Assurance maladie. Septembre 2009.