Médicalisation des maisons de retraite : les limites (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Florence Délorière, secrétaire générale d’UNIFAF Aquitaine, un organisme paritaire collecteur agréé de formation professionnelle, estime que « les employeurs ont conscience de l’image véhiculée par leurs institutions et de la nécessité de sortir d’une situation dans laquelle ils doivent gérer les absences au quotidien. Beaucoup ont désormais le sentiment que la réflexion autour des ressources humaines a du sens, ce qui était moins le cas il y a quelques années ». Les contrats de professionnalisation se multiplient pour constituer un vivier de personnels diplômés. Certaines directions, par exemple, vont financer un premier contrat de professionnalisation d’auxiliaire de vie sociale, à un jeune sans qualification. Une fois que celui-ci aura obtenu son diplôme de niveau V (CAP, BEP et équivalents), un contrat de professionnalisation pourra être mis en place. « Ces trajectoires, qui peuvent s’étendre sur plusieurs années, permettent de travailler sur les parcours professionnels, de qualifier, de fidéliser et de renforcer l’attractivité des métiers dans les établissements »
Claudette Bouaziz, du foyer Emilie-de-Rodat à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), d’où est parti le mouvement des cantous en 1976, tente, quant à elle, de « résister » à la médicalisation : « pour obtenir des budgets de l’Agence régionale de santé, il faut faire la preuve qu’on a besoin de soins médicaux. Or la question c’est : de quoi a besoin une personne âgée confrontée à la dépendance ? » « Nous sommes obligés, pour des raisons de financement, d’avoir des professionnelles diplômées, mais ce qui compte c’est l’empathie et le bon sens auprès des résidents ».
Actualités sociales hebdomadaires, 3 mai 2013.