Manger mains

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
08 octobre 2011

L’utilisation des couverts, pour les personnes souffrant de troubles cognitifs ou praxiques, est difficile. Le soignant nourrit la personne malade à la cuillère, mais cela peut s’avérer inefficace. Comment faire face aux refus de s’alimenter ? En donnant à la personne le choix de manger ce qu’elle souhaite, de choisir ce qu’elle aime. « Dans notre culture européenne, manger avec ses doigts a toujours été considéré comme malpropre, résultat d’une mauvaise éducation » : pourtant, expliquent Marie-Pierre Pancrazi, psychiatre à Paris et Patrick Metais, gériatre au Luxembourg, « le manger mains constitue une véritable alternative à la stimulation de l’alimentation chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer », à condition que cette pratique soit convenablement mise en place et acceptée par la personne malade. A l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) de Celles-sur-Belle (Deux-Sèvres), ce contact direct avec la nourriture a donné l’occasion à des personnes qui ne s’alimentaient presque plus de renouer avec leur envie de manger, et de développer leur sens du toucher et de l’odorat. Les cuisiniers, ravis de mettre toute leur créativité au service de cette amélioration de l’accompagnement des résidents, multiplient les préparations, les présentations, les textures, rapporte Jean-Michel Olivier, cadre de santé.

Pancrazi P et Metais M. Le Manger Mains. L’autonomie au bout des doigts. Doc’Alzheimer 2011 : 6-8. Juillet-septembre 2011.