Maltraitance « ordinaire » Janvier 2010

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 janvier 2010

Le Conseil de l’Europe a proposé en 2002 la définition suivante de la maltraitance : « tout acte, ou omission, qui a pour effet de porter gravement atteinte, que ce soit de manière volontaire ou involontaire, aux droits fondamentaux, aux libertés civiles, à l’intégrité corporelle, à la dignité ou au bien-être général d’une personne vulnérable ». En France, le pôle santé, sécurité des soins (P3S) du Médiateur de la République a traité, depuis sa création le 1 janvier 2009, quatre mille huit cents requêtes des usagers du système de santé, dont 8% faisaient une réclamation à propos d’un fait de maltraitance « ordinaire ». Les situations rencontrées sont multiples : attentes interminables des familles avant d’être conduites auprès de leurs proches hospitalisés. sentiment d’avoir été mal ou pas informé, ou rarement écouté ; « mépris social » dans les modalités de délivrance de l’information ; sentiment d’un désintérêt ou d’une attitude méprisante de la part du personnel soignant ; patient abordé avec un ton et des paroles inappropriés, voire humiliants ; entraves et contraintes mises en place pour le confort des professionnels ; besoins primaires pas toujours respectés (soif, faim, sommeil…) ; douleur trop souvent minimisée, voire ridiculisée ; atteintes à l’intimité corporelle ; recueil des selles et des urines (couches imposées)… Pour Gérard Vincent, délégué général de la Fédération hospitalière de France, la notion de « maltraitance ordinaire », liée au non-respect de la dignité humaine, « a le mérite de rappeler que l’institution hospitalière est par nature un lieu où les personnes, fragilisées par leur maladie, sont confrontées à leur souffrance et un univers hermétique où elles se retrouvent dépendantes d’autrui ». Pour lui, outre la transparence sur la qualité dans les maisons de retraite, il faut « passer d’une culture d’infaillibilité présumée à la reconnaissance de ses erreurs, ce qui implique un essor du signalement des incidents et de la gestion des risques, une meilleure information sur les actes de soins, ainsi que la réparation des conséquences d’une faute.

Médiateur actualités. Décembre 2009-janvier 2010. www.agevillage.com, 18 janvier 2010.