Maltraitance : faut-il des caméras dans les maisons de retraite ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
27 octobre 2012

« Alors que la vidéo-surveillance se développe partout dans les villes, dans les villages, pour la sécurité des citoyens, les images insoutenables qui nous viennent d’une enquête de police dans une maison de retraite italienne relancent la question de son utilisation dans la lutte contre la maltraitance ». Dans une enquête confiée au procureur et à la Guardia di Finanza de Sanremo, les policiers ont utilisé des écoutes de l’environnement et des conversations téléphoniques, et visionné des milliers d’heures de séquences filmées (opération Acheronte, du nom du fleuve de la mythologie grecque que les coupables devaient traverser dans la barque du nautonier des Enfers). Sept personnes, dont six soignants, ont été inculpées. Des extraits de ces séquences filmées circulent sur Internet. En France, différents reportages, dont Les infiltrés en 2008 sur France 2, ont apporté des témoignages filmés d’actes de maltraitance. Mais la pose de caméras règlera-t-elle les problèmes ? s’interroge Annie de Vivie, d’Agevillage.  « Les caméras ne sont qu’un des outils possibles, pour détecter des problèmes, sous le regard d’une autorité démocratiquement désignée. Poser des caméras dans des lieux publics ou privés (comme une chambre) soulève de nombreux problèmes éthiques : filmer pour qui ? Pourquoi ? Pour quels usages ? Sous quelle autorité ? ». Selon Annie de Vivie, « pour redonner confiance dans les services, dans les professionnels, notre pays ne pourra faire l’économie d’un dispositif national digne de ce nom et d’en appeler à la responsabilité de chacun. C’est parce que des familles et des infirmières ont osé dénoncer des maltraitances que celles-ci ont cessé dans l’établissement italien ».

www.agevillagepro.com, 5 novembre 2012.

www.dailymotion.com/video/xnvmtb_maltraitance-sur-des-personnes-agees-a-sanremo_news, 21 janvier 2012. www.tg1.rai.it/, 18 janvier 2012 (site en italien).