Maltraitance : action judiciaire
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Le directeur de la maison de retraite Les Acacias de Magalas (Hérault) a porté plainte contre deux de ses employées, qui distribuaient fessées, gifles et injures à des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Les faits ont été constatés par du personnel remplaçant. Les deux employées, immédiatement mises à pied, ont été mises en garde à vue et placées sous contrôle judiciaire par le parquet de Béziers. Elles ont l’interdiction d’exercer leur profession jusqu’au jugement, et risquent cinq ans d’emprisonnement. Le directeur a monté une cellule psychologique pour les résidents et le personnel, « extrêmement choqué et très affecté ». Les deux salariées « justifieraient leurs actes par la fatigue et l’irritabilité causées par la charge délicate des patients Alzheimer, dans un contexte nocturne où le personnel est en sous-effectif ». Le travail en binôme la nuit aurait « permis une connivence favorisant le silence depuis des semaines », indique le directeur, qui ajoute que les victimes faisaient partie de « ces patients qui s’avèrent opposants, susceptibles d’être agressifs, pas faciles à prendre en charge ». Les deux salariées ont reconnu partiellement les faits. Les familles n’ont pas porté plainte. Le procureur de Béziers minimise : « certes, il y a eu des violences corporelles sur personnes vulnérables, mais les faits sont d’une gravité toute relative » : sont retenues « des bousculades, des pressions psychologiques, des humiliations et des négligences. Les victimes ont été examinées par un médecin et ne présentaient pas d’ecchymoses ni de plaies, comme on peut en voir dans d’autres affaires ».
Le Figaro, 15 septembre 2011.