Maltraitance : abus de faiblesse à dénoncer
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Solange Girard, magistrat, procureur honoraire et présidente de la Confédération de lutte contre la maltraitance, rappelle qu’à tout âge, on peut tomber sous emprise. Elle constate que les abus de faiblesse au grand âge sont majoritairement d’ordre financier : ventes forcées ou préemption du patrimoine. Ainsi, un jardinier de trente-huit ans s’était pacsé avec une très vieille dame. Le réseau Alma a pu contacter le notaire avant que le nouveau pacsé ne récupère les biens de cette dame, qui n’y consentait pas. Solange Girard rappelle l’article 223.6 du Code pénal : tout citoyen doit signaler la maltraitance à une autorité administrative ou judicaire. Sinon il pourra être considéré comme complice et écopera de la moitié de la peine finale. Pour lancer une enquête de flagrance, les témoins doivent s’identifier. L’abus doit être concret, caractérisé, si possible avec des éléments de preuve tangibles. L’abusé doit être identifié (nom, adresse précise). Solange Girard conseille de toujours contacter les directions des services et pour les particuliers, les autorités de tutelle de la structure (Agence régionale de la santé, Conseil général), les services sociaux de la mairie (centre communal d’action sociale) ainsi que le numéro d’appel national 3977. La magistrate regrette qu’il n’existe pas encore partout sur le territoire, de coordination des signalements entre les services sociaux, les ARS, jusqu’au procureur. Elle constate aussi le manque de médiateurs spécialisés sur ces questions de la maltraitance des personnes âgées. Elle estime que cette médiation demande des compétences et des connaissances différentes des situations de maltraitance au sein des couples et des familles.
www.agevillage.com/actualite-11890-1-abus-de-faiblesse-savoir-les-denoncer-RSS.html, 12 novembre 2014. Numéro d’appel national : 3977.