Maladie d’Alzheimer : vingt-trois métiers en première ligne (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
L’analyse fait émerger de nombreux thèmes communs à la majorité des professionnels : l’insuffisance de la formation, des conditions et un environnement de travail à améliorer, la gestion des situations au quotidien, des relations parfois difficiles avec les familles et avec les bénévoles, les collaborations avec les autres professionnels, la place de la technologie, les questionnements éthiques lorsque les professionnels sont confrontés à des dilemmes dans leur pratique. Mais la prise en charge de la maladie d’Alzheimer peut aussi être source de satisfaction pour les professionnels, dès lors qu’ils ont le sentiment d’être utiles aux personnes malades et aux familles, et soutenus par leur encadrement. Comment les professionnels interrogés envisagent-ils l’avenir de leur métier ? Optimistes ou pessimistes, nombre d’entre eux se placent dans une perspective de professionnalisation accrue, et souhaitent une meilleure coordination inter-métiers pour gérer des situations qui peuvent devenir complexes. Pour le Dr Alain Bérard, « les professionnels expliquent la carence de collaboration et de coordination par une organisation des métiers en secteurs d’activité (sanitaire, social, médico-social), qui obéissent à des logiques différentes de formation, d’objectifs et de financement mais aussi par une méconnaissance de l’existence de certains métiers par les professions prescriptrices. Les recommandations de bonnes pratiques n’illustrent pas encore cette collaboration par des protocoles ou des procédures précises. Le non-remboursement de certaines interventions de professionnels exerçant en libéral (ergothérapeute, psychologue…) constitue un frein supplémentaire à leur sollicitation. D’une manière générale, ce que les professionnels décrient, c’est l’absence de vision ou de régulation globale et concertée des différents métiers par les pouvoirs publics. » Pour le Dr Jean-Pierre Aquino, médecin gériatre et conseiller technique de la Fondation Médéric Alzheimer, « les professionnels confrontés à des personnes présentant des maladies chroniques doivent se placer dans une dynamique positive. C’est en prenant appui sur les compétences restantes, plutôt que sur les déficiences, qu’il sera possible de préserver l’autonomie, voire même de compenser certains déficits, par une prise en charge adaptée pouvant faire appel, dans certains cas, à des thérapeutiques non médicamenteuses. »
Bérard A, Aquino JP, Gzil F, Ngatcha-Ribert L, Kenigsberg PA. Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : spécificités de 23 métiers en première ligne. Fondation Médéric Alzheimer. Rapport d’étude n°5. Septembre 2013. www.fondation-mederic-alzheimer.org/content/download/16666/73753/file/RAPPORT%20METIERS%20final.pdf (texte intégral). www.agevillagepro.com, Actualités sociales hebdomadaires, 23 septembre 2013.