Maladie d’Alzheimer : vers un désinvestissement des laboratoires pharmaceutiques ?
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Le développement de médicaments dans l’indication de la maladie d’Alzheimer demeure un casse-tête pour les industriels de la pharmacie. Les quatre médicaments spécifiques de la maladie d’Alzheimer, l’Aricept du japonais Eisai (commercialisé avec Pfizer), l’Exelon de Novartis, le Reminyl de Janssen-Cilag et l’Ebixa du danois Lundbeck se sont partagé un marché mondial de 7.5 milliards de dollars (5.3 milliards d’euros), selon le cabinet d’études IMS Health. Le marché pourrait tripler si des médicaments pouvant ralentir ou arrêter la progression de la maladie étaient découverts. En attendant, la tendance et morose : après une croissance de 14.5% sur la décennie 2001-2010, IMS Health ne prévoit qu’une hausse de 2.3% du marché entre 2011 et 2020. D’autant que les génériques menacent, ce qui signifie une érosion drastique des marges. Dans ces conditions, les laboratoires continueront-ils à investir sans retour dans la recherche et le développement de médicaments spécifiques de la maladie d’Alzheimer ? Le syndicat professionnel des entreprises du médicament (Leem) a recensé plus de soixante-quinze essais cliniques dans le monde. « Mais faute de résultats, trop de grands laboratoires remettent en cause leur stratégie Alzheimer et les laboratoires de biotechnologie sont à la peine pour trouver des partenaires industriels pour partager les risques », résume un connaisseur du secteur.
La Tribune, 20 juillet 2011.