Maladie d’Alzheimer : la visite longue du médecin traitant à domicile (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
19 juin 2012

L’INPES rappelle que, selon ses enquêtes de 2008 et 2009, 32% des médecins généralistes déclarent ne jamais annoncer le diagnostic de maladie d’Alzheimer à leurs patients, alors que 91% des Français souhaiteraient connaître leur diagnostic s’ils avaient des signes évocateurs de la maladie. Pour l’INPES, si certain professionnels préfèrent ne pas nommer la maladie, ne pas aborder la question du diagnostic peut freiner la prise en charge et nuire à la qualité du suivi pour le patient et son entourage. Annoncer le diagnostic contribue à augmenter l’adhésion au projet de soins et aide la personne à faire face à l’avenir en lui permettant d’anticiper et de s’organiser. Cela évite également que le diagnostic ne soit appris de façon fortuite, au détour d’une conversation ou par la lecture des notices des médicaments. C’est aussi réduire les tensions intrafamiliales dues à une parole qui ne peut circuler entre la personne et son entourage ». Très souvent, poursuit l’INPES, « une fois le diagnostic posé, le patient est exclu de la relation de soin au profit de l’aidant principal, même à un stade débutant ou léger de la maladie. Pour construire une relation de soin fondée sur la confiance et la participation du patient et de l’aidant, le médecin doit s’inscrire dans une démarche d’écoute active, d’empathie et de valorisation de l’aidant, mais aussi du patient. L’expression d’une souffrance n’entraînera pas forcément la mise en place d’une solution immédiate. Cependant, l’important est de l’exprimer ». Si le médecin généraliste n’est pas toujours à l’aise avec la maladie, ce peut être en raison de ses représentations sociales : « La relation de soin avec un patient atteint de la maladie d’Alzheimer fait souvent écho à la propre histoire familiale du professionnel (qui peut avoir ou avoir eu lui-même un parent ou un proche atteint ou vieillissant et être, avoir été ou se projeter en situation d’aidant). Ainsi, pour le médecin, avoir préalablement réfléchi à ses propres représentations de la maladie, du patient et du rôle de l’aidant familial permet de ne pas être dérouté par certaines remarques et de tirer le meilleur de son expérience ».

INPES. Maladie d’Alzheimer : réaliser une visite longue. Etat des connaissances, mai 2012. www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1401.pdf(texte intégral).