Maladie d’Alzheimer : la perte du goût de vivre

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
21 décembre 2013

La deuxième vignette présente Pascal, âgé de quatre-vingt-un ans. « Ancien professeur de musique, veuf depuis vingt ans, il vit seul à son domicile, dans une maison des faubourgs de Lyon. Ses deux enfants habitent à plus d’une centaine de kilomètres et ne lui rendent visite qu’occasionnellement. En revanche, depuis la mort de sa femme, il participe chaque semaine à la chorale de son arrondissement. Mais en 2009, sur les conseils de son médecin de famille, Pascal se rend à une consultation mémoire afin de passer quelques examens. Le diagnostic lui fait l’effet d’un coup de massue : “maladie d’Alzheimer”. Il est aussitôt mis sous traitement, mais le neurologue l’avertit : cela ne peut, au mieux, que ralentir la progression de la maladie. Au cours des trois années qui suivent, sa situation se détériore progressivement : ses trous de mémoire se font de plus en plus fréquents, il cherche ses mots, et il se surprend à ne plus reconnaître certains de ses amis à la chorale. Peu à peu, Pascal s’isole. Début 2013, en se levant une nuit, il chute dans le couloir de sa maison. Paniqué, effrayé à l’idée de s’être cassé quelque chose, il ne parvient pas à se relever. C’est sa voisine qui le découvre le lendemain matin : elle appelle aussitôt les pompiers, qui transfèrent Pascal aux urgences de l’hôpital le plus proche. S’il ne souffre d’aucune fracture, il est très confus : son retour à domicile n’est possible que grâce à la mise en place d’un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et à l’investissement de ses enfants qui l’aident à tour de rôle. Mais malgré cette aide, en quelques mois à peine, Pascal entre dans une profonde dépression : il reste alité en permanence, refuse de recevoir ses amis, se montre agressif, puis devient totalement mutique. Ses deux fils, très présents, sont épuisés. Les professionnels du SSIAD, de leur côté, redoutent une ré-hospitalisation en urgence. Un soir, profitant du départ de l’infirmière, il met fin à ses jours en s’asphyxiant avec le gaz de sa cuisinière.

Observatoire national de la fin de vie. Fin de vie des personnes âgées. Sept parcours ordinaires pour mieux comprendre les enjeux de la fin de vie en France. Rapport 2013. 21 janvier 2014.

https://sites.google.com/site/observatoirenationalfindevie/publications/rapport/rapport-2013 (texte intégral).