Maladie d’Alzheimer et surdité : faut-il appareiller ?
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Faut-il appareiller un patient malentendant souffrant d’Alzheimer, et, si oui, comment ? C’est à cette question que le Groupe de recherche Alzheimer Presbyacousie, (GRAP Santé), souhaite répondre grâce à une recherche lancée depuis six mois. « Pour ce faire, explique Laurent Vergnon, fondateur du GRAP Santé, nous allons proposer à des malentendants atteints d’Alzheimer et présentant un score MMSE (Mini-mental state examination) supérieur à 15 de porter des aides, fournies par la fondation Siemens ; la moitié du groupe bénéficiera en outre d’un suivi orthophonique. Les résultats pourraient fournir un argument supplémentaire en faveur d’un appareillage précoce, souligne Laurent Vergnon. « La privation sensorielle est dramatique, qu’elle soit visuelle ou auditive ». « Inversement, cela pourrait confirmer que si un malentendant n’est pas appareillé, les contacts avec les autres vont se faire plus rares, la communication également et cela pourrait créer un terrain favorable au développement de troubles cognitifs ajoutés, car le cerveau est alors ‘désafférenté’ ». In fine, ces travaux pourraient étayer la thèse selon laquelle il vaut beaucoup mieux appareiller avant la survenue de la maladie d’Alzheimer pour que le port d’une aide auditive devienne un automatisme. L’étude pourrait confirmer qu’en présence d’une surdité de perception, quand le transcodage n’est plus effectué correctement et qu’il y a distorsion, il ne faut pas seulement appareiller la personne mais aussi la mettre en relation avec un orthophoniste pour se familiariser avec le nouveau langage « déformé » qu’elle doit maintenant essayer de comprendre.
www.audition-infos.org , 14 janvier 2009.