Maladie d'Alzheimer et métabolisme de l'insuline : quel rapport ?
Échos d'ailleurs
Au lieu d’essayer d’arrêter la production de protéine amyloïde avant qu’elle ne s’agrège en plaques dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, comment la dégrader ? Une enzyme capable de dégrader l’insuline (IDE-Insulin-degrading enzyme) est capable de détruire également la protéine bêta-amyloïde. Christelle Cabrol, une étudiante française de Paris en stage en Floride, et l’équipe de Malcolm Leissring du service de neurosciences de la Mayo Clinic à Jacksonville (Etats-Unis) ont testé in vitro deux petites molécules, Ia1 et Ia2, qui augmentent l’activité de l’enzyme de dégradation de l’insuline de 400% à 700%, ouvrant une nouvelle piste thérapeutique.
Les travaux de l’équipe de Nir Barzilai, directeur de l’Institut de recherche sur le vieillissement de l’Albert Einstein College of Medicine de New York, montrent que l’humanine, une petite protéine (peptide) a non seulement une action neuroprotectrice, mais est un régulateur puissant du métabolisme de l’insuline, capable d’améliorer de manière significative la sensibilité globale à l’insuline et de réduire le taux de glucose sanguin chez le rat, dans des études pré-cliniques. Selon le Dr Barzilai, non seulement le pancréas et le foie, mais aussi le cerveau, seraient impliqués dans le métabolisme du glucose. Dans des travaux sur la longévité, il a étudié une cohorte de cinq cents personnes âgées de quatre-vingt-quinze à cent douze ans, et montré que plusieurs personnes parmi les plus âgées étaient porteuses d’une mutation dans le gène du récepteur du facteur de croissance IGF 1 (insulino-mimétique), mutation associée à une longévité accrue dans plusieurs modèles animaux.
www.mayoclinic.org, 21 avril 2009. PLoS ONE. Cabrol C et al. Small-molecule activators of insulin-degrading enzyme discovered through high-throughput compound screening. 22 avril 2009. www.sciencedaily.com, 24 avril 2009.