Malades jeunes : quel impact sur les enfants ? (2)
Échos d'ailleurs
Quand David Greene avait quatorze ans et que son père Bob conduisait, il devait s’assurer que celui-ci s’arrêtait bien au stop, mettait son clignotant pour tourner. Un jour, le permis de conduire de Bob lui a été retiré. Les activités communes du père et du fils se sont limitées à aller faire du camping et aller voir David jouer au football américain. Bob s’est un jour égaré sur le terrain. « Au moins, il était là », regrette David. Aujourd’hui, Bob a soixante-cinq ans. Ancien professeur de marketing, atteint d’une démence fronto-temporale, il est entré en maison de retraite. La maladie « a transformé un homme intelligent en une présence vide dans la vie de famille ». Durant les premières années, David faisait un effort : « je posais des questions à mon père, pour avoir une réaction (a hint of him) ». Bob bafouillait des propos incompréhensibles (babble nonsense), mais au moins disait quelque chose. Maintenant, David ne lui rend plus guère visite : « il n’est plus que la coquille de lui-même (just the shell of him) », dit-il. Mark Eisner, directeur de programme à la Société Alzheimer de Hamilton (Ontario, Canada), a mis en place un programme d’accompagnement pour les enfants et les petits-enfants de personnes démentes, jeunes ou moins jeunes, soutenu par le journal The Globe and Mail.
www.theglobeandmail.com, 23 et 27 septembre 2010.