Maisons de retraite low cost : la concurrence public-privé (3)
Société inclusive
Pour Philippe Denormandie, le choix de diminuer les surfaces pour réduire le tarif hébergement autour de soixante euros par jour en EHPAD « fait bouger les lignes ». Pour Grégoire Faney, du Mensuel des maisons de retraite, « le contexte est favorable à cette offensive » dans le cadre des futurs appels à projet : la stratégie de Korian menace ainsi les autres groupes commerciaux, et réveille « de vieux fantômes » dans les secteurs public et associatif. Jean Léonetti, président de la Fédération hospitalière de France, fustige « les groupes privés commerciaux qui trusteraient les nouvelles places d’EHPAD, menaçant dès lors la diversité de l’offre d’hébergement en France ». Alain Lecerf, directeur général de l’association AREFO-ARPAD, gestionnaire d’établissements, s’indigne : « c’est tout-à-fait indécent à nos yeux de proposer ce projet pour nos personnes âgées » : « dans nos résidences Arpage, nous offrons la possibilité à chacun de reconstituer son domicile. Nous avons une exigence : l’espace privatif ne doit pas faire moins de 23 m2 ». Korian indique passer de 21 m2 à 19.5 m2. Peut-on en conclure que « la frontière entre l’éthique et l’indigne tient dans une différence de 3.5 m2 » ? s’interroge Luc Broussy, du Mensuel des maisons de retraite.
Mensuel des maisons de retraite, mai 2011.