Maisons de retraite : les groupes privés commerciaux face à la crise
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Le mouvement de concentration qui s’est opéré dans le secteur privé se poursuit et aurait même tendance à s’accélérer, car de nombreux petits groupes privés d’EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ne peuvent plus réellement se développer par création de nouveaux établissements », écrit Patrice Lefrançois de Géroscopie. « Le marché national vit difficilement sa croissance entre un service public qui n’a plus d’argent et des collectivités territoriales qui ne savent comment équilibrer leur budget. Les groupes privés, pour leur part, se voient reprocher leur croissance par rachat d’établissement souvent obsolètes, ce qui est totalement injuste », écrit Les gestionnaires s‘interrogent sur la pertinence de construire des établissements haut de gamme, alors que l’évolution du revenu moyen des Français n’est pas positive à long terme, d’où la recherche de solutions d’hébergement moins coûteuses (concept Korian Essentiel) ou d’économies d’échelles (passage de quatre-vingt-dix à cent vingt-cinq lits chez Noble Age). Pour résister et continuer à croître, la course à la taille critique, par des fusions et acquisitions, permet des économies d’échelles et un accès plus facile au marché financier pour des augmentations de capital. Pour les petits acteurs, l’appel aux investisseurs est plus difficile, sinon impossible dans le contexte actuel. Les analystes financiers estiment que la concentration n’est pas terminée. Quatre groupes totalisent en France plus de dix mille lits d’EHPAD et de soins de suite et réadaptation (Korian, Médica, Orpéa, DVD). Quatre groupes sont cotés en bourse (Korian, Médica, Noble Age, Orpéa). Deux viennent de dépasser le milliard d’euros de chiffre d’affaires (Orpéa 1.234 milliard, +28%, dont 8.5% de croissance organique ; Korian 1.01 milliard, +9.9%).
Géroscopie, février 2012. www.agevillagepro.com, 13 février 2012.