MAIA : quel outil d’évaluation multidimensionnelle ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
18 janvier 2012

Pour Sylvain Connangle, directeur de la maison de retraite La Madeleine de Bergerac (Dordogne), qui a remis fin 2011 à Marie-Anne Montchamp, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la cohésion sociale, un rapport sur la culture de l’évaluation en EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), les professionnels manquent d’outils d’évaluation « cliniques » validés sur le terrain. La grille AGGIR (autonomie gérontologie groupes iso-ressources) et l’outil Pathos « permettent l’éligibilité à une prestation ou de justifier de besoins en soins, mais pas de déployer des projets individualisés (d’aide, de soins, de vie) pour travailler aux projets de service et au projet de l’institution », indique-t-il. Il a testé le référentiel d’évaluation multidimensionnel SMAF (système de mesure de l’autonomie fonctionnelle) dans son EHPAD et dans la MAIA (maison pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer) qu’il expérimente, et sait aussi que l’outil RAI (Residents Assessment Instrument) est apprécié par ses collègues de Marseille. Il regrette « qu’à ce jour aucun outil internationalement reconnu comme ces deux référentiels ne soient soutenu par les pouvoirs publics », la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie ayant préféré l’outil d’évaluation GEVA A (Alzheimer) pour les nouvelles MAIA, « contre l’avis d’une grande majorité de professionnels, estime-t-il. Pour la CNSA, l’outil GEVA, référence nationale pour l’évaluation des besoins de compensation des personnes handicapées depuis un décret et un arrêté de 2008, permet d’établir une « photographie » de la situation de la personne : ce qu’elle peut ou sait faire mais aussi ce que son environnement lui permet ou au contraire l’empêche de réaliser. « Ni mesure quantifiée du handicap, ni outil d’éligibilité, le GEVA constitue le support à cette démarche. Il permet d’explorer, avec la personne handicapée, les dimensions nécessaires à l’évaluation des besoins », intégrant notamment les champs médical et environnemental. « Il ne se substitue pas aux bilans ou expertises qui pourraient être réalisés par ailleurs, il les synthétise dans un document unique et commun à toute l’équipe pluridisciplinaire. Appui de la fonction d’évaluation, il se conclut par un volet de synthèse qui détaille les points saillants de la situation de la personne repérés pendant l’évaluation, les éléments nécessaires pour apprécier l’éligibilité aux principales prestations et surtout l’identification des besoins de compensation ».

www.agevillagepro.com, 24 janvier 2012. Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie,www.loi-handicap.fr/img/GEVA/NoteCommunication.pdf.