MAIA : « ce n’est pas l’affaire d’un pilote, mais de la coopération des partenaires du territoire »
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Le territoire MAIA Paris-Sud couvre les 13e et 14e arrondissements de Paris. On y recense plus de soixante-treize mille personnes âgées de plus de soixante ans pour environ trois cent vingt-cinq mille habitants. L’offre de services sociaux, médico-sociaux et sanitaires y est riche (soixante-dix partenaires pour la seule instance de concertation tactique). Nzhate Boungzate est pilote de la MAIA Paris-Sud depuis 2012 et membre de l’équipe d’animation du collectif des pilotes MAIA. Elle explique sa fonction : « mobiliser tous les partenaires du territoire d’intervention MAIA de façon à ce qu’ils travaillent dans un esprit de co-responsabilité et facilitent le parcours des personnes âgées en perte d’autonomie et de leurs aidants. » Paris est divisé en six territoires identiques pour les CLIC (centres locaux d’information et de coordination gérontologique), les services de gestion de cas MAIA et les réseaux de santé gériatriques ou pluri-thématiques. Il y a donc une vraie cohérence d’action. Les partenaires se connaissent. Travailler ensemble est une évidence pour eux. C’est notamment le résultat de l’animation territoriale des CLIC. C’est une chance ! Mon rôle est de nous faire franchir à tous la marche entre coordination des services et intégration des services. » Nzhate Boungzate illustre : « une personne âgée présente un problème de nutrition. Si elle s’adresse à un service de portage de repas, le service répond à la demande en mettant en place le portage de repas. Si elle s’adresse à un service d’aide à domicile, il proposera une aide humaine qui l’aidera soit à préparer soit à prendre ses repas. Le CCAS, lui pourra interpréter la demande comme le besoin d’aide financière pour faire les courses. Vous l’aurez compris, sans cette analyse multidimensionnelle, sans le guichet intégré et sans une bonne connaissance réciproque des partenaires du territoire, on risque de répondre partiellement aux besoins de la personne. » Enfin, comme tous les pilotes MAIA, elle est également responsable d’une équipe de gestionnaires de cas. « Ces professionnels constituent certes une ressource supplémentaire pour accompagner les situations dites les plus complexes, mais surtout ils observent les dysfonctionnements du territoire et en informent le pilote. Le pilote les analyse avec les partenaires et tous travaillent aux actions correctives nécessaires : par exemple, l’organisation avec le CLIC du territoire d’une information collective aux partenaires sur « le signalement au procureur, pour qui, quand et par qui ? » face au constat de démarches trop tardives ou non faites dans des situations d’abus ou de risque d’abus). »