L’Officiel des Aînés, coordonné par Jean-Pierre Aquino (2)
Société inclusive
Au chapitre consacré à l’éthique, Fabrice Gzil, responsable du pôle Etudes et recherche de la Fondation Médéric Alzheimer, insiste sur deux points : tout d’abord, à la différence de la déontologie, l’éthique est par nature pluridisciplinaire. Elle suppose que des professionnels qui ont des habitudes, des cultures et parfois des valeurs différentes, parviennent – sur un cas qui leur pose question au plan éthique – à parler un langage commun et surtout à « entendre » des points de vue diamétralement opposés au leur. Dans un domaine comme celui de la gérontologie, où il existe encore des clivages et des hiérarchies entre les secteurs sanitaire et médico-social, cette éthique de la discussion peut, dans la pratique, s’avérer délicate à mettre en œuvre. En second lieu, on observe encore trop souvent ici une « déconnexion » entre l’éthique et le droit, comme si la délibération morale, qu’elle soit individuelle ou collective, pouvait se déployer dans l’ignorance de la loi. Cette tendance n’est pas propre à la gérontologie. On l’observe dans de nombreux secteurs. Mais elle est particulièrement délétère dans le champ gérontologique, en particulier parce que le droit – qui a connu d’importantes réformes ces dix dernières années – permettrait parfois de tempérer le paternalisme spontané de la réflexion éthique appliqué à l’aide et au soin de personnes âgées ».
L’Officiel des Aînés. 2012. 230 p. ISBN 979-10-91140-00-3. www.officiel-aines.fr/.