L’individu disparaît derrière l’image négative de la maladie (2)
Société inclusive
Pour la Fondation Roi Baudouin, la société se fait une certaine image de la maladie d’Alzheimer : « inutile de se voiler la face : cette image est terriblement négative. Les personnes qui en sont atteintes ne sont plus considérées qu’à travers le prisme de leur maladie, elle-même souvent réduite à ses dernières phases, les plus tragiques. Alors qu’en réalité, cette maladie progresse lentement ; il s’écoule, entre le moment du diagnostic et celui de la phase terminale, des années d’évolution. Les personnes atteintes ont rarement l’occasion de s’exprimer à ce sujet : on communique à propos d’elles, rarement avec elles. La maladie occupe toute la scène, l’individu disparaît. Cette image unilatéralement négative porte atteinte à la qualité de vie des malades et de leurs proches. Elle influence l’attitude de tous ceux avec qui ils entrent en contact, ce qui se répercute en retour sur leur propre vie. C’est une maladie qui suscite énormément d’angoisse, de malaise et de tabous. Les études sociologiques confirment que tous ces stéréotypes négatifs finissent par être assimilés à l’image que le malade se fait de lui-même, à sa propre identité : « oui, je suis en train de décliner » et « oui, je suis devenu un fardeau pour mes proches ». La maladie devient alors encore plus difficile à supporter, l’isolement du malade et de sa famille s’accentue. Le cercle vicieux est amorcé ».