Lien social en gériatrie : quel étayage éthique ? (2)

Pour Frédéric Blondel et Sabine Delzescaux, les modalités nouvelles de l’accompagnement qu’appelle le vieillissement supposent un soutien constant des équipes par les directeurs. Or l’articulation entre médicalisation et projet social est de moins en moins évidente, et les nouvelles pratiques de l’accompagnement peuvent être anxiogènes pour les professionnels : « le passage d’un projet de vie centré sur le maintien des acquis à un autre centré sur l’accompagnement du déclin de la vie ne va pas sans interpeller le sens de leurs missions et de leur positionnement professionnel. Lorsque la dimension éthique de l’accompagnement des personnes vieillissantes dépendantes entre en tension avec la pénibilité du travail, qui elle-même se combine à l’anxiété générée par certaines situations d’accompagnement, les professionnels oscillent selon les contextes et les conditions de travail entre engagement professionnel et routinisation des pratiques, entre reconnaissance et déni de l’altérité ». La solidarité est « marquée par l’ambivalence des professionnels à l’égard des liens sociaux qui les unissent aux personnes dépendantes vieillissantes ».

Blondel F et Delzescaux S. D’une génération à l’autre, les menaces de délitement du lien social. Soins Gérontologie 2010 ; 86 : 20-23. Blondel F et Delzescaux S. Politiques et pratiques d’accompagnement des personnes multihandicapées vieillissantes : dans les coulisses de la dépendance. Centre de ressources multihandicap, septembre 2010. www.crmh.fr.