L’établissement doit s’adapter aux résidents et non l’inverse

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
22 septembre 2015

« Perçus comme le dernier et ultime recours quand la maladie d’Alzheimer progresse, les établissements souffrent d’une image négative dans les représentations collectives. À contre-courant de ces idées reçues, on constate que nombre d’entre eux sont des lieux d’innovation au service d’un accompagnement au plus près des besoins de chaque individu », souligne Michèle Frémontier, directrice de la Fondation Médéric Alzheimer. « Comment se sentir ici chez soi, alors que l’on ne peut plus vivre à la maison ? Comment faire reconnaître ses besoins et ses désirs quand s’imposent les contraintes de la vie en collectivité ? Comment exercer ses droits et faire respecter sa liberté d’aller et venir dans des lieux où l’on privilégie la sécurité au point parfois d’en faire des lieux d’enfermement ? » Michèle Frémontier reconnaît que la stigmatisation des établissements de soins et d’hébergement est prégnante. « Une des ambitions de la Fondation est de lutter contre cette image profondément négative, car elle conduit souvent à retarder le moment de l’entrée en établissement. Or il faut savoir que rester à domicile au-delà du raisonnable peut aussi représenter une certaine forme de maltraitance. » Elle rappelle aussi le besoin de reconnaissance des professionnels qui innovent, développent de nouvelles pratiques et participent ce faisant, au bien-être des résidents. L’âge d’entrée en établissement augmente, atteignant quatre-vingt-cinq ans ans en moyenne. Diagnostiquées ou non, plus de 70% des personnes vivant en établissement ont des troubles cognitifs conséquents. Cet état de fait implique que l’établissement s’adapte. « Car ce n’est pas à la personne de s’adapter mais bien à l’établissement d’accueil, poursuit Michèle Frémontier. L’établissement doit être en mesure de créer des conditions de vie favorables à la satisfaction des besoins individuels, à la préservation de l’histoire familiale, comme à la nécessaire inclusion sociale des personnes accueillies dans un nouvel environnement, qu’elles doivent pouvoir s’approprier. »

Vivre ensemble la maladie d’Alzheimer. Lettre d’information n°2, septembre 2015. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Septembre 2015.