Les troubles de la mémoire augmentent le sentiment de peur

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Date de rédaction :
28 août 2016

« Avoir peur est un sentiment naturel qui survient dans une situation de danger ou d’insécurité », rappelle Gina Devau, docteur en neurosciences, à l’Institut transdisciplinaire d’étude du vieillissement à l’Université de Montpellier (INSERM U1198). « Différentes peurs jalonnent notre vie. Que se passe-t-il alors dans notre cerveau ? Parmi les structures cérébrales qui réagissent à la peur, l’amygdale joue un rôle essentiel. Elle intervient dans le contrôle des émotions, active des processus de mémorisation et déclenche des réactions comportementales. C’est un facteur majeur d’apprentissage essentiel pour notre survie. Les expériences de peur laissent des empreintes dans notre mémoire à travers des marques épigénétiques. Elles modifient notre plasticité cérébrale. Avec l’âge, les émotions exacerbées et l’anxiété augmentent le risque de pathologies associées à l’inflammation comme les maladies neurodégénératives, les cancers ou les immunodéficiences. Un traumatisme important peut induire une hypermnésie perturbant les fonctions cognitives et altérant la vie quotidienne. Chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les troubles de la mémoire augmentent le sentiment de peur. Ce sont des processus complexes, qui ne sont pas encore totalement compris. Décrypter les mécanismes moléculaires mis en jeu nécessite des modèles animaux. Ils nous permettent d’explorer des pistes thérapeutiques pour mieux soigner la peur et les troubles anxieux qui surviennent avec l’âge ou la maladie d’Alzheimer. »

Devau G. Introduction à une approche biologique de la peur. Gérontologie et société 2016 ; 38(150) : 17-29. Septembre 2016. www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe-2016-2-page-17.htm.