Les technologies bousculent les pratiques professionnelles du travail social (2)

Innovation

Date de rédaction :
21 janvier 2015

Pour Anne-Claire Marmilloud, chargée de mission au Technopole Alpes Santé à domicile et autonomie (TASDA), « les offres technologiques commercialisées actuellement pour favoriser la santé et l’autonomie ne sont pas très connues des professionnels du domicile, ni forcément adaptées au public cible et à leurs besoins. De nouvelles collaborations sont nécessaires pour que la demande rencontre l’offre de solutions technologiques. » Loin d’une logique technophile, le TASDA estime que les technologies de l’information et de la communication ne peuvent ni ne doivent remplacer l’aide humaine, mais qu’elles sont un moyen d’optimiser la prise en charge en amenant de nouvelles compétences, voire de nouveaux métiers : « il est encore possible aujourd’hui de se dire qu’on peut accompagner du mieux possible la vie à domicile des personnes en perte d’autonomie. Mais demain, avec le vieillissement accru de la population et des moyens humains contraints pour des raisons économiques, comment fera-t-on ? C’est pourquoi il nous faut agir dès maintenant, en replaçant ces technologies dans un projet social. » Jusqu’où la vague des technologies de l’information et de la communication pourra-t-elle inonder le champ social et médico-social ? Très loin, répond Evelyne Klinger, responsable de recherche au laboratoire Interactions numériques santé handicap de l’École supérieure d’informatique, électronique et automatique (ESIA) à Laval (Mayenne) : « toutes les technologies qui étaient dans nos laboratoires il y a cinq ou six ans sont aujourd’hui sur le marché. Que ce soit dans le domaine du handicap moteur, cognitif ou de la dépendance, les personnes sont en train de s’acculturer aux outils techniques. Si certaines barrières peuvent encore exister quant à l’usage, en particulier pour les personnes âgées, elles vont vite tomber. » Une recherche-action lancée à l’initiative du GEPSo (groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux) et du centre inter-régional d’études, d’actions et d’informations en faveur des personnes en situation de vulnérabilité (CREAI) Paca-Corse, analysera, à partir de 2015, la nature des transformations induites par les nouvelles technologiques sur un panel d’institutions de la petite enfance jusqu’au grand âge, pour observer pour la première fois « la manière dont les objets socio-techniques s’ancrent dans la pratique des professionnels. »

Actualités sociales hebdomadaires, 30 janvier 2015.