Les services à domicile et la révolution numérique

Innovation

Date de rédaction :
15 juin 2016

« Comment imaginer s’occuper du maintien à domicile des personnes âgées sans utiliser au maximum les possibilités que permet aujourd’hui la domotique ? », s’interroge EHPA Presse. « Comment penser pouvoir lutter contre l’isolement social sans toutes ces nouvelles technologies de l’information et de la communication qui revisitent totalement le concept même de lien social ?  Comment penser pour demain une politique de prévention sans manier une tablette numérique ? Mais aussi, disons-le clairement, comment croit-on diminuer demain le coût du service d’aide à domicile tout en l’améliorant sans utiliser les principes de la désintermédiation qui ont fait le succès de Booking.com [réservation d’hôtels], d’Airbnb [location temporaire de logements entre particuliers] ou de Blablacar [covoiturage] ? « Déjà, les médecins suppriment un à un leurs secrétariats et optent pour Mondocteur.fr [prise de rendez-vous médical]. On prend désormais rendez-vous sur son smartphone et, miracle, il arrive qu’on soit reçu à l’heure dite ! Croit-on sérieusement que nous échapperons longtemps encore au choix par chaque personne âgée de son auxiliaire de vie et de l’heure de son intervention en cliquant sur son smartphone ? Cette ère de la numérisation est inéluctable ». La fracture numérique est d’abord territoriale (zones blanches sans accès rapide à Internet), générationnelle (les plus âgés manient moins bien les outils numériques que la génération Y [personnes nées entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990, qui ont grandi]. Cela induit des inégalités de savoir et culturelles, qui valent aussi bien pour les personnes âgées que pour les personnels.  EHPA Presse s’inquiète : « nous n’en sommes plus là à débattre à l’infini du bon niveau du tarif horaire comme c’est le cas dans ce secteur depuis vingt ans… Nous en sommes à réfléchir sur les services qui survivront ou non à cette révolution. »

Dépendance, le débat. Newsletter d’EHPA Presse, 23 juin 2016.