Les psychologues et la maladie d’Alzheimer : qui sont-ils, que font-ils ? (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
16 avril 2012

Dans une enquête portant sur dix mille deux cents psychologues (32% de répondants), 29% des répondants déclarent être intervenus auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, dont 22% le mois précédant l’enquête. Chacun a pris en charge en moyenne vingt-quatre personnes malades. La profession est féminine à 89%, âgée en moyenne de quarante-et-un ans, et salariée à 90%. Les psychologues sont présents tout au long de la maladie : 40 % interviennent dans l’approche diagnostique, 52% pour apporter des informations sur la maladie, 79% pour accompagner les personnes malades, 56% en situation de crise et 45% en fin de vie. L’examen psychologique de la personne malade est fondé sur un entretien avec elle (95% des psychologues), sur une observation de son comportement (87%), sur une évaluation des fonctions cognitives (51%), sur une évaluation de l’efficience cognitive globale (41%). Pour 90% des psychologues, la prise en charge de la personne malade consiste à lui apporter un soutien psychologique, 41% en pratiquant une stimulation cognitive ; 87% ont pratiqué des prises en charge de groupes de malades (stimulation cognitive ou groupes de parole). 93% des psychologues ont apporté un soutien à des aidants familiaux et 91% à des professionnels intervenant auprès de personnes malades. 76% des psychologues ont rencontré des difficultés dans la prise en charge des personnes malades, notamment en raison de leur comorbidité psychiatrique et neurologique, ou de leurs problèmes de communication ou encore de leur état de dépendance. L’entretien avec la famille en dehors de la présence de la personne malade est privilégié (75% des répondants le signalent comme fréquent). Cela répond aux demandes qui émanent souvent des familles (65 %), ou du médecin qui a détecté un besoin de soutien (48 % des répondants). Le groupe de parole est très rarement signalé comme modalité de soutien des familles, une forme de soutien qui rencontre culturellement peu d’adhésion des familles en France, contrairement à d’autres pays, rappelle la Fondation Médéric Alzheimer. L’aide apportée par un psychologue à des aidants professionnels passe principalement par un entretien individuel (59 % des répondants), ou par une sensibilisation ou une formation à la spécificité de la prise en charge des malades Alzheimer (51 %). 

Fontaine D (coord.). Psychologues et maladie d’Alzheimer. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer. Avril 2012. Fondation Médéric Alzheimer. www.fondation-mederic-alzheimer.org/ (texte intégral).