Les psychologues et la maladie d’Alzheimer : l’examen psychologique
Recherche
L’examen psychologique d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer est fondé avant tout sur un entretien avec elle (pour 79% des psychologues) et sur l’observation de son comportement (65%), montre une enquête réalisée par la Fondation Médéric Alzheimer auprès de dix mille deux cents psychologues français (32% de répondants). Les autres méthodes utilisées pour cet examen sont moins fréquentes, sauf l’évaluation de l’efficience cognitive globale (41 % des répondants) et l’évaluation des fonctions cognitives (51%). Ces deux types d’évaluation sont souvent demandés par les médecins au moment d’établir le dossier médical. Très peu de psychologues réalisent des tests de la personnalité auprès des malades Alzheimer, ce qui semble logique car ces tests présentent peu d’intérêt pour ce type de patients, ni d’enjeu pour leur prise en charge, estime le comité scientifique de l’enquête. Pour l’évaluation de l’efficience cognitive globale, démarche menée par 40% des psychologues auprès des malades Alzheimer, le test MMS (Mini Mental Score) est cité par 83% des répondants : la Haute autorité de Santé (HAS) le recommande pour effectuer une évaluation globale standardisée. Pour l’évaluation des fonctions cognitives, pratiquée fréquemment par 51 % des psychologues, le test le plus souvent cité (47% des répondants) est le RL/RI 16. D’autres tests sont également assez souvent utilisés (déclarés chacun par 34 à 40 % des répondants): le TMT (Trail Making Test), la BREF (Batterie rapide d’efficience frontale), les tests de l’horloge et celui des cinq mots de Dubois. Pour la Fondation Médéric Alzheimer, cette profusion de tests reflète sans doute une double situation : d’une part, la richesse des outils existants pour évaluer les différentes fonctions cognitives, mais, d’autre part, le manque de concertation entre les psychologues pour la passation de tests communs. Les échelles ou les questionnaires psycho-comportementaux et psycho-affectifs (méthodes utilisées fréquemment par 29% des psychologues) les plus cités sont l’inventaire NPI (Neuro Psychiatric Inventory), et l’échelle GDS (Geriatric Depression Scale). Enfin, pour l’évaluation des aptitudes quotidiennes (pratiquée fréquemment par seulement 11 % des psychologues), les outils principalement utilisés sont la grille AGGIR (Autonomie gérontologie groupes iso-ressources), obligatoire à l’entrée en établissement pour calculer l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), l’échelle AVQ (activités de la vie quotidienne) ou l’échelle AIVQ (activités instrumentales de la vie quotidienne). D’autres outils ont été cités, mais dont l’objet est d’évaluer plutôt la perception du vécu des personnes dans la vie quotidienne, que leurs aptitudes, comme l’échelle de Mac Nair qui mesure la plainte mnésique des personnes dans la vie quotidienne.
Fontaine D (coord.). Psychologues et maladie d’Alzheimer. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer. Avril 2012. Fondation Médéric Alzheimer. www.fondation-mederic-alzheimer.org/fre/Observatoire-national-et-international/La-Lettre-de-l-Observatoire (texte intégral).