Les patients jeunes ont bien plus conscience de leur trouble

Société inclusive

Date de rédaction :
23 octobre 2014

À l’approche de l’annonce du plan maladies neurodégénératives, FranceTVInfo a interviewé un couple qui doit faire face à l’apparition précoce de la maladie d’Alzheimer. « Continuer à vivre normalement le plus longtemps possible, c’est le projet de Béatrice Jorisse, cinquante-six ans, et Bernard Croibien, soixante-et-onze ans. Les premiers signes sont survenus alors que Béatrice était encore en activité. « Je ne m’en suis pas aperçue, mon mari a remarqué que j’étais très répétitive », se souvient-elle. « Elle avait des soucis à son travail, des instructions mal comprises », poursuit Bernard. À l’époque, Béatrice n’a que cinquante-trois ans et ne pense pas à la maladie d’Alzheimer. « Ça nous a surpris, on pensait plutôt à une forte dépression. Ça nous est tombé dessus, ça fait mal », dit Bernard. « Je me disais ce n’est pas possible que ça m’arrive », ajoute Béatrice. Elle sera vite licenciée de son poste de caissière. Son mari retraité peut s’occuper d’elle et sa fille est indépendante. Aujourd’hui, elle partage son temps entre la chorale, le sport, l’orthophoniste ou les courses, avec ou sans son mari. « Ce n’est pas parce qu’on est malade qu’il faut rester bloqué à la maison, il faut sortir », affirme Béatrice. Ce dynamisme adoucit la vie avec la maladie, bien que celle-ci soit présente. Tous les six mois, une consultation mémoire permet d’adapter la prise en charge et « aider à supporter cette souffrance intense ». « Les patients jeunes ont bien plus conscience de leur trouble, ils sont face à leurs difficultés qui les mettent en échec » explique Adeline Rollin, neurologue au centre national de référence Alzheimer jeunes au CHRU de Lille.