Les orthophonistes et la maladie d’Alzheimer (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
08 juillet 2011

En termes éthiques, deux interrogations majeures apparaissent explicitement dans les propos des orthophonistes. La première a trait au fait de savoir comment se positionner quand la personne ne voit pas d’intérêt à suivre des séances d’orthophonie, quand la personne malade est démotivée, dans le déni ou non coopérative : « Comment se positionner dans ce cas-là ? On ne peut pas intervenir si elle n’en voit pas l’intérêt » ; mais aussi : « en effet certains patients Alzheimer refusent les séances. Je ne sais pas si je dois continuer à les embêter contre leur gré ou arrêter en sachant que l’orthophoniste est l’une des seules personnes qui les oblige un peu à communiquer. Dans ces cas-là, je me sens très mal à l’aise, dois-je les contraindre ou dois-je les abandonner ? » En d’autres termes, comment ne pas s’imposer et ne pas s’avérer être malgré soi « maltraitant » ? « Je pense que parfois, prendre en rééducation coûte que coûte tel patient parce qu’il le faut, c’est déjà une forme de maltraitance. Idem, faire quarante-cinq minutes parce que le décret l’a dit systématiquement, ce n’est pas forcément une bonne façon de respecter ces patients

(mais parfois quarante-cinq minutes ne suffisent pas pour s’installer dans la séance) ».