Les mémoires d’une centenaire

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
21 juillet 2020

Aki, atteinte de démence, a commencé à tenir un journal, écrit à la main en japonais. Le Pr Sayuri Suwa et ses collègues, de l’Ecole de soins infirmiers de l’Université de Chiba (Japon), ont obtenu son consentement, ainsi que celui de sa famille et de ses aidants, pour étudier ses écrits. Les chercheurs ont analysé la structure des thèmes, les changements de perspective, l’expression, la qualité de l’écriture et la fréquence des notes. Le journal d’Aki a été mis en regard des évaluations cliniques de la démence, des activités de la vie quotidienne et de l’histoire de vie décrites par les aidants. A mesure que la maladie progresse, Aki reste consciente de son déclin cognitif, émaillé de décès dans la famille. Ecrire un journal est pour elle un moyen de faire face à la maladie et de maintenir un lien avec la famille et les soignants.  A l’âge de 99 ans, Aki devient veuve. Elle note : « je suis seule, livrée à moi-même. » Sur la perte de mémoire, elle écrit : « j’ai déjà oublié ce qui s’est passé cet après-midi. Je ferai des choses pour moi. » Sur la dépendance, elle dit avoir de l’aide de ses enfants et d’autres personnes à l’extérieur de sa famille. Sur les intervenants de l’aide à domicile, elle commente : « je ne sais pas s’ils sont venus pour aider. Est-ce que je les connais bien ? Ils ont pris mes vêtements mais je vais quand même essayer de ne pas oublier de leur être reconnaissante. »

Suwa S et al.  The diary of a nonagenarian-centenarian woman with dementia: Memory loss, life changes, and community care in Japan. Int J Nurs Pract 2018; 24 Suppl 1: e12655. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29667314.