Les EHPAD, victimes de la crise financière des départements (1)
Droit des personnes malades
À Niort, des échauffourées entre élus et manifestants ont eu lieu lors de la séance de vote du budget du Conseil départemental des Deux-Sèvres. Le point de friction ? Un plafond moyen fixé pour l’évolution des budgets des EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) à 0.4%. « Selon le rapport même du département, 40% des EHPAD des Deux-Sèvres sont déjà déficitaires. Une hausse de 0.4%, c’est très largement insuffisant. Ces économies vont entraîner des coupes dans les effectifs », craint le syndicat Force ouvrière. En janvier dernier, Dominique Bussereau, président de l’Assemblée des départements de France (ADF) menaçait d’entrer dans « une guerre totale avec l’État ». Ce bras de fer irrite et lasse les acteurs du secteur médico-social, écrit Nadia Graradji, de Géroscopie. « Les départements se battent depuis vingt ans pour gérer les aides aux personnes âgées. Il faut en finir avec ce jeu du Mistigri entre les départements et l’État », déclare Pascal Champvert, président de l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées). « Si les vieux ne sont pas une priorité pour l’État, qu’il le dise ! » Pour lui, « l’urgence est d’ouvrir un débat sur une vraie prestation d’aide à l’autonome attendue par les Français et plébiscitée par le Conseil économique, social et environnemental. » Pour la FNAPAEF (Fédération nationale des associations et des amis des personnes âgées et de leurs familles, « les départements ont demandé la gestion de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) à sa création. S’ils se sont tiré une balle dans le pied, ce n’est pas aux personnes âgées d’en payer le prix. » La FNADEPA (Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées) demande quant à elle le lancement du second volet de la loi d’adaptation de la société au vieillissement.
Géroscopie pour les décideurs en gérontologie, avril 2016.