Les effets des émotions sur la mémoire
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« Les événements de notre vie associés à des émotions fortes, qu’elles soient positives ou négatives (naissance, rencontre, accident, attentat…), sont solidement ancrés dans notre mémoire », rappelle Benoît de La Fonchais, de Cortex Mag, le magazine du laboratoire d’excellence multidisciplinaire Cortex. Pour Hanna Chainay, professeur en neuropsychologie cognitive à l’Université Lumière-Lyon2, « l’effet des émotions sur la mémoire semble être due à une relation étroite entre les structures impliquées dans le traitement des émotions et celles qui sous-tendent les processus mnésiques. La plus importante des structures émotionnelles est l’amygdale, qui module les différents types de mémoire. L’amygdale est activée lors de de l’encodage, de la consolidation et de la récupération des informations émotionnelles. » Les personnes âgées en bonne santé réagissent aux émotions globalement comme des sujets jeunes. A un détail près : elles préfèrent les stimuli positifs. Pour le temps qui leur reste à vivre, elles privilégient leur bien-être et les objectifs à court terme. Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, malgré la réduction du volume de l’amygdale dès les stades précoces de la maladie, perçoivent les émotions comme les personnes sans troubles cognitifs. Elles peuvent avoir des difficultés à associer l’expression d’un visage (joie, colère, peur…) avec le mot correspondant, mais cette difficulté serait plutôt due au déficit cognitif et non à un déficit dans le traitement de l’émotion. Les effets de l’émotion sur la mémoire sont altérés, en raison des déficits de l’attention et de la consolidation de la mémoire. Toutefois, les effets des émotions sur la mémoire persistent lorsque les stimuli sont très intenses et répétitifs. « Ce qui semble être important, selon Hanna Chainay, c’est d’exposer de façon répétitive les personnes malades à des situations ayant une charge émotionnelle positive. »