Les disparus d’Alzheimer (3)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Faut-il d’ailleurs parler de disparition (missing) ou d’errance (wandering) ? Pour Meredeth Rowe et ses collègues de l’école d’infirmières de l’Université de Floride à Gainesville (Etats-Unis), qui ont analysé trois cent vingt-cinq articles de journaux relatifs à des personnes disparues atteintes de démence, les deux concepts sont distincts. L’antécédent principal d’une disparition est le fait de se perdre durant une activité de proximité « normale et autorisée (permitted) ». Un autre antécédent fréquent est le relâchement de la surveillance, dans l’espoir que la personne malade soit en lieu sûr, alors que ce n’est pas le cas. Le plus souvent, les décès surviennent dans des zones peu peuplées, par exposition au froid ou par noyade. Les personnes décédées sont le plus souvent retrouvées non loin de là où elles ont été vues pour la dernière fois, et il a fallu beaucoup de temps pour les retrouver. Les caractéristiques clés d’un incident de disparition sont leur caractère imprévisible, non répétitif, bien choisi dans le temps mais désordonné dans l’espace, et l’utilisation de modes de transport multiples (marche, voiture, transports publics). Au contraire, les caractéristiques de l’errance sont leur caractère différé ou ralenti (lapping or pacing), répétitif et désordonné dans le temps.
Rowe MA et al. Persons with dementia missing in the community: is it wandering or something unique? BMC Geriatrics 2011 ; 11 (28). www.biomedcentral.com/1471-2318/11/28.