Les couleurs de l’oubli, de Jean-Claude Ameisen et François Arnold (2)
Société inclusive
Le scientifique s’interroge : « qu’est-ce que la mémoire ? Qu’est-ce que cette capacité étrange à convoquer en soi le passé ? Qu’est-ce que ce phénomène mystérieux qui déforme en permanence la perception de la réalité que nous renvoient nos sens, l’enrichissant en permanence du retour en nous de ce que nous avons vécu auparavant et qui a disparu ? Ce phénomène qui nous permet sans cesse de nous adapter, de devenir autre et de répondre différemment à une situation semblable à celles que nous avons déjà vécues ? Qui nous permet de re-connaître, de connaître à nouveau, de revisiter différemment ce qui nous est devenu familier parce que nous en avons déjà fait l’expérience ? Notre mémoire fait sans cesse entrer en résonance ce que nous avons été et ce que nous sommes devenus. Elle est à la fois l’empreinte que nous conservons en nous du passé et la modification que cette empreinte a provoquée en nous, et qu’elle provoquera un jour de nouveau, lorsque nous nous souviendrons. » L’artiste ajoute : « par-delà la diversité des peintures, le message apparaît clairement : l’homme, jusqu’à la dernière heure de sa vie, est capable de s’exprimer en beauté et d’y trouver joie. Puisse ce message être saisi et donner envie d’aller au-devant des “vieillards” et de créer des lieux et des temps où ils laissent jaillir leurs émotions, leur rayonnement intérieur et le savoir d’une vie. Cet ouvrage est un livre de mémoire, mémoire radieuse et émouvante. »
Les Couleurs de l’oubli. Editions de l’Atelier. 18 septembre 2014. 136 p. ISBN 978-2708-24281-4.