Les Co-logis

Société inclusive

Date de rédaction :
01 mars 2014

Une grande maison de 130 m2 avec un séjour-cuisine, trois chambres et une grande salle de bains au rez-de-chaussée, deux autres pièces à l’étage, un garage et un jardin tout autour : ce sera la première co-location de France réunissant trois couples dont un des membres est atteint de la maladie d’Alzheimer à Saint-Avertin, près de Tours. « La vie commune est un soulagement pour les aidants, qui peuvent se relayer et garder du temps pour eux », explique Patrick Lauverjat, membre de l’association qui a trouvé cette maison idéale à louer.  « L’ambiance de vie familiale, avec les repas pris en commun, est une bonne façon de maintenir le lien social. Une auxiliaire de vie est présente à la journée. Les conjoints souffrant peuvent être pris en accueil de jour trois fois par semaine. Kinésithérapeute, orthophoniste, infirmière peuvent venir à domicile, dans une pièce dédiée, pour assurer les soins. » Le projet prévoit aussi la venue régulière d’un psychologue pour « aider les gens à vivre ensemble », au début, et celle d’un coach sportif pour se maintenir en forme. Brigitte Barnéoud, de La Nouvelle République, souligne : « inabordables pour la plupart des couples, ces services dignes d’une maison de retraite trois étoiles deviennent possibles dans le cadre d’une colocation. Chaque couple débourse 2 200 € par mois pour les charges, la dame de compagnie et la nourriture. Les soins sont pris en charge par l’assurance maladie. C’est un bon compromis financier pour les personnes qui ont une retraite moyenne. » Porté par le gériatre parisien Marc Cohen, ce projet de co-logis a été testé une semaine dans une maison du Gers, avec quatre couples volontaires venus de toute la France. Il est inspiré de modèles de cohabitation qui fonctionnent bien dans les pays du nord de l’Europe et aussi en Allemagne. « On peut aussi ouvrir la vie sur l’extérieur, imaginer des regroupements pour certaines activités, inviter les gens du quartier », explique-t-il.

« Habiter autrement » ? Dans son avis sur le projet de la loi relatif à l’adaptation de la société au vieillissement, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a regretté que les nouveaux types d’habitat (colocation entre seniors ou l’habitat intergénérationnel), « symboles de solidarité entre les générations », n’aient pas été pris en compte dans le projet de loi.