Les bienfaits du conte

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Date de rédaction :
01 décembre 2009

De 2007 à 2008, l’association Confluences a coordonné une recherche combinant trois approches (psychologique, anthropologique et médicale) auprès de cent cinquante-quatre personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée à un stade avancé, dans les services de gérontologie des CHU de Nîmes et de Montpellier, l’hôpital local de Pont Saint-Esprit et une maison de retraite d’Anduze (Gard). Chaque groupe a participé à douze séances de contes, à un rythme bimensuel. On constate dans chacun des groupes une diminution de la dépression, de l’agitation, de l’agressivité et un retour à la parole, au chant et à la narration. Après la séance de conte, les participants mangent mieux. Il ne s’agit pas d’art-thérapie : c’est un conteur professionnel qui crée un lien avec son public. En reprenant la forme traditionnelle des veillées de contes, « dans un cercle d’écoute, symboliquement très fort », ces ateliers insèrent la personne désocialisée dans une communauté qui ranime un patrimoine commun. Le conte lui-même et l’ensemble de la séance, rythmée par des rituels, « le réinscrivent dans une temporalité ». Cette recherche, soutenue par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), la Fondation de France, la Fondation Médéric Alzheimer, la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) et l’agence régionale de l’hospitalisation (ARH), a obtenu un financement conjoint de cent cinquante-sept mille euros. Pour transmettre cette expérience, Véronique Aguilar, conteuse, et Emmanuelle Saucourt, anthropologue, ont mis au point un programme de formation destiné aux soignants et au personnel des maisons de retraite intitulé « conter en secteur protégé ».

La Gazette santé-social, décembre 2009.