Les besoins humains ne disparaîtront jamais
Société inclusive
Richard Taylor, docteur en psychologie, a maintenant soixante-huit ans et vit avec les symptômes d’une démence depuis dix ans. Il écrit : « j’ai été le témoin d’un avenir qui sera le mien à moins que des circonstances imprévisibles m’apportent un changement dans mon incapacité. Je crois de plus en plus fermement dans les besoins humains qui jamais, jamais, ne disparaîtront, quelle que soit la sévérité des incapacités cognitives de la personne. Aucun esprit ne disparaît avant la mort du corps dans lequel il réside. Aucune âme ne s’éclipse, aucune personne ne cesse d’exister avant son dernier souffle. J’en suis sûr maintenant. Et bien que je pense atteindre un stade où mon niveau de perception deviendra flou, où je ne serai plus capable de rechercher cette méta-perspective de moi-même, je sais pour de bon que mes besoins d’être moi, d’être conscient du jour présent, de vouloir être relié aux autres, de ressentir que j’ai une raison d’ouvrir mes yeux chaque matin, que ces besoins seront toujours avec moi, comme une partie de moi, et comme mes demandes intérieures. La faim créée par les besoins non satisfaits n’est pas estompée par ce que les autres disent ou pensent de moi, à mesure que je m’enfonce dans mes symptômes. Alors que ma capacité à faire face à mes symptômes devient de moins en moins efficace, mes besoins de niveau supérieur ne s’éloignent pas et ne disparaîtront jamais ».
Taylor R. Alzheimer’s from the Inside Out. Reports from between the ears and from the spirit of Richard Taylor, a person living with the symptoms of dementia. 31 Octobre 2011.