Les benzodiazépines augmentent-elles le risque de maladie d’Alzheimer ? (2)

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Date de rédaction :
01 septembre 2012

Bertrand Claudel et Philippe Fossati, du service de psychiatrie adulte à l’hôpital de la Salpêtrière de Paris, qui ont fait le point sur le sujet aux Entretiens de Bichat 2012, rappellent qu’un lien statistique n’est pas un lien causal, et que le processus étiopathogénique reste à définir. Que dire au patient ? « Plusieurs études retrouvent un risque accru de maladie d’Alzheimer en cas de prise d’anxiolytiques ou de somnifères sur de longues périodes. Ces études sont encore contradictoires. Un risque accru de 20% à 50% ne signifie pas que l’on a 20% à 50% de risque de développer une démence. A soixante-quinze ans, la prévalence est la maladie est de 17.8 %. Le risque de démence serait donc de 21.4 % à 26.7 % en cas de prise prolongée d’anxiolytiques. Ce risque ne concerne que les prises prolongées de plusieurs mois en continu de tranquillisants. Des prises ponctuelles sont sans risque. L’augmentation du risque a été retrouvée pour des prises assez anciennes. Ce risque ne concerne pas tous les psychotropes et notamment pas les antidépresseurs. On ne peut pas affirmer dans l’état actuel des recherches que les anxiolytiques provoquent la maladie d’Alzheimer mais que des prises prolongées et importantes de benzodiazépines exposent un peu plus au risque de survenue de la maladie. Qu’il convient en tout état de cause de respecter les durées de prescription instaurée par son médecin : pas plus de deux semaines pour un somnifère et pas plus que trois mois pour un anxiolytique ».

Claudel B et Fossati P. Les benzodiazépines augmentent-elles le risque de maladie d’Alzheimer ? Les Entretiens de Bichat 2012 ; 434-435, 14 septembre 2012. www.lesentretiensdebichat.com/sites/default/files/publications/medecine_434_435_wmk.pdf (texte intégral).