Les aidants familiaux, une espèce en voie de disparition ? (1)

Société inclusive

Date de rédaction :
28 août 2016

La Fondation Médéric Alzheimer publie une étude inédite sur les évolutions des aidants familiaux de personnes âgées en perte d’autonomie qui va à l’encontre des idées reçues. Dans une étude publiée en septembre 2015, la Fondation avait estimé que l’aide familiale représentait environ 14 milliards d’euros/an, soit environ la moitié du coût annuel de la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, le baromètre de la Fondation, Risque de perte d’autonomie et comportements des Français, paru en mai 2016, montrait que 47% des Français comptaient sur leur famille pour leur apporter l’aide dont ils auraient besoin s’ils étaient en situation de perte d’autonomie. Il apparaît en effet qu’en raison du vieillissement de la population, les besoins d’aide vont augmenter. Parallèlement, la diminution du nombre d’enfants, l’augmentation du taux de travail des femmes, conjuguées à l’accroissement de l’âge de départ à la retraite, ainsi que l’éloignement géographique des enfants, risquent de fragiliser l’aide familiale et d’alimenter une vision pessimiste selon laquelle, la famille ne pourrait plus, à terme, jouer son rôle de producteur d’aide informelle. Autrement dit, on devrait moins compter sur la famille pour prendre en charge les personnes âgées en perte d’autonomie dans les années à venir. Or, selon Roméo Fontaine, maître de conférences à l’Université de Bourgogne-Franche-Comté et chercheur associé à la Fondation Médéric Alzheimer, « les résultats de la nouvelle étude montrent que, contrairement au discours ambiant alarmiste, la diminution de l’aide familiale n’est ni programmée, ni inéluctable. La famille reste un espace de solidarité avec une reconfiguration de l’entraide familiale ».

Fondation Médéric Alzheimer. Vers une diminution programmée de l’aide familiale aux personnes âgées en perte d’autonomie ? Septembre 2016.www.fondation-mederic-alzheimer.org, 12 septembre 2016.