Les aidants en activité professionnelle : la carrière sacrifiée devant l’engagement

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
28 août 2016

Évalué en France à 8.3 millions en 2008, le nombre des proches impliqués quotidiennement auprès d’un parent pourrait tripler d’ici à 2050. Or parmi ces aidants, la moitié occupent un emploi. « Quatre millions d’aidants, en majorité des femmes, s’investissent quotidiennement au détriment de leur participation au marché du travail », souligne Alain Bérard, directeur adjoint de la Fondation Médéric Alzheimer. Malgré l’ampleur du phénomène, le risque « d’aidance » que la Fondation Alzheimer définit comme le « risque de devenir aidant » n’est pas considéré par l’entreprise. « La maladie reste un tabou. Quant aux salariés aidants, leur méfiance vis-à-vis de l’employeur, mêlée à la volonté de préserver leur vie privée, freinent leur liberté de parole », constate Joël Jaouen, président de France Alzheimer et Maladies apparentées. L’aide apportée à une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer est chronophage : six heures par jour, contre environ trois heures pour un proche malade, handicapé ou âgé. Les salariés aidants sont donc contraints de s’absenter régulièrement : l’absentéisme lié à l’assistance à un parent âgé est supérieur à celui causé par un enfant malade… Un quart d’entre eux demandent en moyenne seize jours supplémentaires de congés tandis que 15% réaménagent leurs horaires, voire les réduisent, selon une étude BVA-Novartis.